Au Kenya, la défiance envers le président William Ruto prend de l’ampleur, notamment de la part des Églises qui expriment leurs préoccupations face à sa gouvernance. Depuis la mi-novembre, plusieurs confessions religieuses ont élevé la voix pour dénoncer des politiques jugées inefficaces et une détérioration des valeurs sociales.
Le 27 novembre, l’Alliance des Églises évangéliques du Kenya EAK a appelé à une Convention nationale de restauration. L’évêque Philip Kitoto a déclaré : « Il est temps que les Kényans se réunissent pour défendre notre Nation contre les nombreuses attaques qu’elle subit. » Cette déclaration fait écho à un sentiment croissant d’insatisfaction parmi les fidèles concernant la gestion du pays par Ruto. Les critiques formulées par l’EAK sont variées et touchent plusieurs aspects cruciaux de la vie kenyane : une fiscalité jugée accablante, des réformes dans les secteurs de la santé et de l’éducation qui ne portent pas leurs fruits, ainsi qu’une corruption endémique et des violences policières. Les Églises appellent à un dialogue national pour aborder ces questions pressantes.
La première voix à se faire entendre a été celle de la Conférence des évêques catholiques du Kenya, qui a accusé Ruto de promouvoir une culture du mensonge . Leurs préoccupations vont au-delà des politiques actuelles, soulevant des inquiétudes quant aux intentions présumées du président de prolonger son mandat. Une réforme constitutionnelle visant à allonger le mandat présidentiel de cinq à sept ans suscite des craintes quant à un éventuel glissement vers l’autoritarisme. Suite aux déclarations des évêques catholiques, d’autres Églises ont rejoint le mouvement de contestation. L’Église anglicane du Kenya, l’Église presbytérienne et même les Akurinos, une importante congrégation comptant environ 500 000 fidèles, ont exprimé leur désaccord avec les orientations politiques actuelles.
Laisser un commentaire