La crise économique aiguë qui frappe le Congo-Brazzaville depuis plusieurs années s’intensifie, déclenchant des mouvements de grève à répétition dans divers secteurs. Face à cette agitation sociale, le président Denis Sassou-Nguesso s’est exprimé lors d’un discours prononcé devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, en appelant à un dialogue avec les grévistes pour tenter de résoudre la situation.
Dans un contexte de grave désarroi économique, marqué par l’assèchement des caisses de l’État, de nombreuses entreprises et administrations publiques se retrouvent paralysées par des grèves motivées par des retards de paiement et des conditions de travail dégradées. Au cours de son intervention, Sassou-Nguesso a qualifié ces mouvements de « grèves anarchiques » : une déclaration qui a suscité l’inquiétude et la colère de nombreux travailleurs, déjà en proie à des difficultés financières.
Parmi les secteurs les plus touchés, la Société des transports publics urbains (STPU) est en première ligne. Les agents de cette entreprise dénoncent des arriérés de salaires s’élevant à 28 mois, entrainant des sit-in devant le ministère des Finances. « Le dialogue est bien certes, mais je n’imagine pas comment l’État, qui ne crée aucune condition, pourra engager une discussion avec nous. Un ventre affamé n’a point d’oreille », a déclaré en off un responsable syndical, résumant le sentiment de désespoir qui règne parmi les travailleurs.
Les grèves touchent également l’Université publique et le Chemin de fer Congo-océan, où les employés expriment indignation et frustration face à des impayés répétés. Ce climat de mécontentement grandissant témoigne d’une réalité désolante : la population peine à joindre les deux bouts, tandis que les institutions publiques affichent une incapacité à régler leurs dettes.
Le président a invité les différents acteurs à engager un dialogue constructif pour rétablir la situation. Cependant, nombreux sont ceux qui doutent de la sincérité de cette initiative. Les agents du secteur public, épuisés par des mois de promesses non tenues et de frustrations accumulées, restent sceptiques quant à la volonté réelle de l’État de résoudre leurs problèmes. Cette déclaration de Sassou-Nguesso, retransmise en direct par les médias publics, apparaît comme une tentative de désamorcer une situation explosive : les grèves touchent des secteurs vitaux de l’économie, risquant de compromettre davantage la stabilité du pays.
La crise économique du Congo-Brazzaville est le fruit d’une conjoncture difficile marquée par la baisse des prix des matières premières, des erreurs de gestion et une corruption omniprésente. Dans ce contexte, les augmentations des coûts de la vie et les retards de paiement exacerbent les tensions sociales.
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