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Crise politique en Corée du Sud : Yoon Suk-yeol sur le fil du rasoir après l’annonce controversée de la loi martiale

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, confronté à une tempête politique sans précédent, cherche désespérément à maintenir son poste après une tentative ratée d’imposer la loi martiale. Mercredi, six partis d’opposition ont déposé une motion de destitution au Parlement, ce qui a suscité l’indignation d’une grande partie de la population qui se mobilise pour exiger des comptes de la part de l’exécutif.
L’annonce de la loi martiale, décrétée mardi soir par Yoon, a provoqué une onde de choc dans le pays. En ordonnant à l’armée de « sécuriser » le Parlement, le président a déclenché une série de manifestations qui se poursuivent à travers le pays. Cependant, face à la pression montante des députés et des citoyens, Yoon a dû faire marche arrière et lever la loi martiale seulement quelques heures plus tard.

Les partis de l’opposition, qui détiennent 192 des 300 sièges à l’Assemblée nationale, accusent Yoon d’avoir « gravement violé la Constitution et la loi ». La motion qui sera votée samedi nécessite une majorité des deux tiers pour être adoptée, soit le soutien de 200 députés. Cela signifierait que le Parti du pouvoir au peuple (PPP), dont Yoon est membre, devrait perdre au moins huit de ses 108 députés pour que la destitution ait lieu.

Choo Kyung-ho, le leader du PPP, a déclaré que son parti voterait contre la motion, mais a également appelé Yoon à quitter le parti, soulignant que le PPP ne soutiendrait pas la loi martiale qu’il a décrétée. Le ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, a déjà démissionné en raison de cette crise, tandis que d’autres membres du gouvernement, y compris le ministre de l’Intérieur, restent loyaux à Yoon
Un récent sondage révèle que 75% des Sud-Coréens se prononcent en faveur de la destitution de Yoon, une indication alarmante pour sa position au pouvoir. Si la motion de destitution est adoptée, il sera suspendu dans l’attente d’une décision de la Cour constitutionnelle, qui pourrait entraîner une nouvelle élection présidentielle sous 60 jours si sa destitution est confirmée.

Le Parti démocrate, principal intitulé d’opposition, a également annoncé qu’il allait déposer une plainte pour « rébellion » contre Yoon, un acte qui, bien que théoriquement passible de la peine de mort, soulève des inquiétudes quant à l’autoritarisme croissant au sein de son administration.
L’action controversée de Yoon a également surpris les alliés de la Corée du Sud, y compris les États-Unis. Washington a exprimé son étonnement, déclarant qu’il avait appris l’existence de la loi martiale par les médias. Une enquête policière pour « rébellion » a également été annoncée contre Yoon, qui a justifié son coup de force en invoquant la nécessité de « protéger la Corée du Sud des menaces des forces communistes nord-coréennes ».

Le climat politique, issu d’une série de crises économiques et sociales, promet de rester tendu à mesure que le vote de la motion de destitution approche. La situation rappelle des temps plus sombres de l’histoire sud-coréenne, notamment la destitution de la présidente Park Geun-hye en 2017, et pose la question de l’avenir démocratique du pays face à une crise de leadership.

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