La ville de Léré, située dans la région de Tombouctou, est depuis deux semaines sous un blocus imposé par le Jnim « Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans », un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda. Depuis le 29 novembre, cette localité a vu ses accès totalement coupés, une stratégie déjà utilisée dans le passé dans d’autres régions du Mali, notamment la ville emblématique de Tombouctou, qui avait subi un embargo similaire l’année dernière.
Les témoignages d’habitants de Léré et de sa périphérie font état d’une situation alarmante. Des camions de marchandises, retenus à l’entrée de la ville, ont été contraints de rebrousser chemin, aggravant ainsi l’isolement de la localité. Selon un transporteur de la région, la route reliant Léré à Niono, puis à Bamako, est désormais totalement impraticable. Les voies d’approvisionnement alternatives nécessitent de passer par le fleuve, ajoutant des complications dues à la montée des eaux qui impactent fortement les transports fluviaux.
Bien que des camions provenant d’Algérie aient apparemment pu entrer dans Léré, la ville connaît d’ores et déjà des pénuries. Les habitants rapportent des stocks de plusieurs produits notamment le lait, les pâtes et le carburant en nette diminution, accompagnés d’une flambée des prix sur les denrées disponibles. Le blocus ne perturbe pas seulement Léré, mais impacte également la capitale régionale, Tombouctou, où les déplacements des habitants sont devenus un véritable casse-tête.
Un notable de Tombouctou a signalé que les navettes de transport réduisent considérablement leur fréquence en raison des nouvelles routes détournées qui rallongent les trajets.
Malgré la gravité de la situation, ni les autorités nationales ni les responsables locaux n’ont offert de réponse claire à cet isolement croissant. Un habitant de Tombouctou a exprimé son mécontentement à l’égard du silence officiel, déclarant que les autorités traitent la crise comme un « non-événement ».
Une opération d’escorte militaire a été mise en place pour sécuriser certains véhicules, soulignant l’urgence et les risques associés à cette situation. Il est à noter qu’une semaine avant que le blocus soit institué, les jihadistes du Jnim avaient déjà détruit le pont de Dabi, vital pour la connexion entre Léré et Niafunké.
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