Une opération de lutte contre la délinquance, lancée par les autorités guinéennes le 9 décembre, a provoqué des frictions diplomatiques entre la Guinée et la Sierra Leone. Cette initiative, qui vise à démanteler les zones criminogènes à Conakry, a conduit à l’interpellation et à l’expulsion de plusieurs ressortissants sierra-léonais, suscitant des inquiétudes quant à leur traitement.
Le gouvernement guinéen a justifié cette opération en évoquant des soupçons selon lesquels certains ports de pêche de la capitale, notamment celui de Matam où vivent une importante communauté sierra-léonaise, seraient utilisés pour le transit de drogues et le trafic de migrants.
Bien que le procureur de la cour d’appel de Conakry ait tenu à préciser que l’opération ne visait pas spécifiquement les citoyens sierra-léonais, plusieurs témoignages indiquent que de nombreux ressortissants de la Sierra Leone ont été interpellés de manière brutale et conduits à la frontière, ce qui a entraîné une montée des tensions entre les deux nations.
Le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a rencontré le président sierra-léonais, Julius Maada Bio, pour apaiser les craintes de ce dernier concernant le traitement réservé à ses compatriotes. Bio a exprimé ses préoccupations sur les abus signalés, incitant la Guinée à agir avec prudence dans le cadre de son opération anticriminalité.
Selon des sources judiciaires, les forces de l’ordre guinéennes affirment qu’ils ont procédé à des interpellations de délinquants dont l’identité, après vérification, a révélé qu’ils étaient d’origine sierra-léonaise. Cela n’a cependant pas suffi à dissiper les tensions qui persistent entre les deux pays.
L’opération doit se poursuivre au moins jusqu’à la fin du mois, avec des projets d’expansion vers d’autres villes, notamment Kindia, Boké et Mamou, où les autorités estiment que plus de 400 zones criminogènes doivent encore être délogées.
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