Le delta du Niger, une région riche en biodiversité mais lourdement affectée par l’exploitation pétrolière, est confronté à un constat alarmant : le projet de dépollution, lancé il y a plusieurs années, est désormais qualifié d’« échec total » par des représentants des Nations Unies. Cette déclaration fait suite à la publication de documents révélés par l’agence Associated Press, qui mettent en lumière les nombreux défis auxquels le programme est confronté.
Depuis les années 1950, le delta du Niger a subi des milliers de déversements de pétrole brut, entraînant une dévastation écologique massive. Les mangroves et les terres agricoles ont été gravement touchées, menaçant ainsi les moyens de subsistance des communautés locales. En réponse à cette crise environnementale, les Nations Unies avaient initié une enquête il y a environ dix ans, aboutissant à la création d’un fonds d’un milliard de dollars destiné à financer le nettoyage du delta.
Ce fonds devait être géré par le gouvernement nigérian avec le soutien technique de l’ONU. Cependant, malgré les financements importants alloués au projet, des problèmes majeurs tels que la corruption et le manque de compétence des entreprises sélectionnées pour mener à bien les opérations ont été identifiés.
L’agence publique nigériane Hyprep a été chargée de superviser les travaux de dépollution. Malheureusement, elle a fait appel à des entreprises jugées non qualifiées pour cette tâche cruciale. De plus, le suivi des opérations s’est avéré largement insuffisant et parfois trompeur. En 2021, face à ces préoccupations croissantes, l’ONU avait exprimé ses inquiétudes auprès des autorités nigérianes et un nouvel administrateur avait été nommé à la tête d’Hyprep. Toutefois, son mandat a été interrompu lorsqu’il a commencé un audit sur les contrats précédents ; son prédécesseur a rapidement repris ses fonctions.
En 2023, l’ONU a décidé de retirer son soutien à Hyprep, invoquant des raisons techniques. Cependant, les documents dévoilés par l’AP révèlent que ce retrait est également lié aux frustrations croissantes concernant la corruption au sein du projet.
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