Dans un climat politique déjà marqué par les tensions, Jacques Fame Ndongo, ministre d’État et cadre influent du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a affirmé sans ambages la possibilité d’une nouvelle candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025. Le propos, soutenu par des arguments juridiques, a pour objectif de rassurer les partisans du président vieillissant face aux doutes croissants sur sa capacité à briguer un huitième mandat.
Le ministre, lors d’une allocution récemment publiée, s’est appuyé sur la Constitution du Cameroun ainsi que sur les statuts du RDPC, qui désignent clairement le président du parti comme candidat aux élections. En d’autres termes, Jacques Fame Ndongo déclare la candidature de Paul Biya « irréfragable », soulignant que seul le chef de l’État peut décider de sa propre destinée politique.
La sortie de Fame Ndongo intervient à un moment où des voix discordantes se font entendre, notamment celles de figures de la société civile et d’autorités religieuses. L’archevêque de Douala, Samuel Kleda, a récemment exprimé des préoccupations quant à la viabilité d’une nouvelle candidature de Biya, arguant que son âge avancé il aura 92 ans en février soulève des questions sur sa capacité à gouverner efficacement.
Face à ces critiques, le ministre d’État n’a pas tergiversé. Il a rappelé le soutien indéfectible de la base militante du RDPC, qui, lors d’une réunion le 6 novembre dernier, a réitéré son appel pour une nouvelle candidature de Paul Biya, célébrant par la même occasion les 42 ans de son accession à la présidence.
« Les bases juridiques et objectives sont bien établies », a insisté Jacques Fame Ndongo, soulignant que la question essentielle reste celle du libre-arbitre de Paul Biya. Pour lui, en l’absence d’une décision officielle de retrait, le président sortant devrait se considérer comme le candidat naturel du RDPC.
En dépit de ces affirmations, la question de l’avenir politique du Cameroun reste suspendue à l’évolution de la santé et des choix de Paul Biya. Le retour du président à la compétition électorale ne doit pas seulement reposer sur des considérations juridiques, mais également sur la perception populaire et l’adaptabilité des enjeux politiques actuels.
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