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Tensions entre l’Algérie et le Mali : Accusations d’ingérence et menaces diplomatiques

Les relations déjà tendues entre l’Algérie et le Mali connaissent une nouvelle escalade suite à la publication d’un communiqué émanant de Bamako, accusant Alger d’ingérence et de complicité avec des groupes terroristes opérant sur le territoire malien. Cette déclaration, survenue la semaine dernière, a suscité une riposte virulente de la part de certaines personnalités politiques algériennes.

Dans son communiqué du 1er janvier, la junte malienne a dénoncé une « persistance des actes d’ingérences » de l’Algérie et a accusé le pays de soutenir les mouvements séparatistes touareg, déjà qualifiés de « groupes terroristes » par le gouvernement malien. Cette dénonciation arrive à un moment stratégique, alors que l’Algérie prenait la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, période durant laquelle elle a affirmé vouloir prioriser la lutte contre le terrorisme en Afrique.

Du côté algérien, l’exécutif n’a pas encore réagi officiellement, mais plusieurs parlementaires se sont exprimés pour dénoncer ces accusations. Le député Abdelkader Bengrina, président du mouvement Al Bina, a qualifié ces allégations de « transgression dangereuse des normes diplomatiques » et a critiqué la « réaction non fondée » du Mali suite au refus de l’Algérie de qualifier les groupes touareg signataires de l’accord de paix de 2015 d’« terroristes ». Cet accord, dont Bamako s’est retiré un an auparavant, a été conçu pour instaurer la paix au nord du Mali, une région en proie à l’instabilité.

Mohamed Hani, membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée, a également condamné ce qu’il considère comme une agression contre l’Algérie et ses efforts pour rétablir la stabilité dans la région. Selon lui, ces déclarations seraient partie d’un plan malien plus vaste visant à déstabiliser l’Algérie.

Kamal Khelifati, membre du Conseil de la Nation, a ajouté que la stabilité de l’Algérie est étroitement liée à celle du Mali et a affirmé que le pays avait toujours combattu le terrorisme de manière autonome, souhaitant partager cette expertise avec ses voisins.

Les tensions entre les deux nations pourraient avoir des répercussions significatives sur la sécurité de la région, déjà confrontée à de multiples défis. L’Algérie, qui joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, se retrouve maintenant dans une position délicate, cherchant à maintenir sa diplomatie tout en réaffirmant son engagement pour la paix et la sécurité régionales.

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