Le 1er janvier 2024, la commune de Plogoff a pris la décision d’interdire l’accès à la pointe du Raz en raison de la présence de pétrole provenant d’un naufrage qui a marqué l’histoire maritime de la Bretagne. En octobre 1976, le pétrolier allemand Boehlen a sombré à l’ouest de l’île de Sein, déversant près de 9 800 tonnes de pétrole sur les côtes bretonnes et laissant derrière lui une tragédie humaine : 25 marins ont perdu la vie.
D’après les informations recueillies, 120 tonnes de pétrole avaient été enfouies à la pointe du Raz, peu après le naufrage. Ce pétrole, longtemps oublié, a été récemment découvert à la surface, suscitant l’inquiétude des habitants et des autorités locales. Claude Marzan, habitant de la région et témoin de la catastrophe, témoigne : « Le mazout dégueule de partout. J’ai vu les militaires nettoyer le site à l’époque, mais maintenant, on dirait que ça revient comme un mauvais souvenir. »
Pour protéger la population et éviter tout risque de dégradation de l’environnement, Joël Yveni, le maire de Plogoff, a signé un arrêté municipal interdisant l’accès à la zone concernée. Même si les experts soulignent que ce pétrole de 50 ans a perdu de sa nocivité, le simple mot « pétrole » continue d’inquiéter. Nicolas Tamic, adjoint au directeur du Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux, explique que le vieux pétrole n’est plus aussi dangereux que dans le passé : « Logiquement, un vieux pétrole comme celui du Boehlen a perdu ses composés organiques volatils, les plus nocifs, les plus cancérigènes. »
Le président du conseil départemental du Finistère, Maël de Calan, a annoncé que des investigations seront menées au premier trimestre de l’année 2025 pour évaluer l’ampleur de la pollution et définir les mesures à entreprendre. « Évidemment, nous allons agir ! », a-t-il affirmé avec détermination.
La résurgence de ce pétrole rappelle la fragilité des écosystèmes côtiers et les conséquences durables des accidents maritimes. La communauté locale espère que cette situation sera rapidement maîtrisée et que des solutions efficaces seront trouvées pour protéger à la fois la santé des habitants et l’environnement naturel, si précieux de la Bretagne.
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