La tension politique au Mali grimpe alors que Seydina Touré, membre du parti d’opposition Alternative pour le Mali, a été arrêté à Ségou et transféré à Bamako, où il a été placé sous mandat de dépôt par le pôle judiciaire anti-cybercriminalité. Son arrestation soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression et au climat politique dans le pays.
Seydina Touré fait face à des accusations graves, dont « atteinte au crédit de l’État », « incitation aux troubles à l’ordre public » et « injures par le biais d’un système d’information ». Ces charges sont liées à des publications sur sa page Facebook, dans lesquelles il a critiqué les régimes militaires en place, les qualifiant de « juntes » et appelant à « combattre le régime anarchique d’Assimi Goïta pour sauver l’honneur de l’islam ». Ces propos ont été tenus au milieu de tensions croissantes, après l’interpellation de deux imams qui avait provoqué une mobilisation populaire.
Les inquiétudes se font également sentir au sein de son parti. Un collègue de Seydina Touré a exprimé son indignation face à l’arrestation, affirmant : « Il n’a fait qu’exprimer son point de vue, il n’a rien dit de grave, rien qui justifie la prison ! » Cette situation rappelle l’emprisonnement de Mamadou Traoré, président de l’Alternative pour le Mali, et de dix autres dirigeants politiques qui ont été détenus pendant plusieurs mois en 2023.
Un proche de Seydina Touré, qui lui a rendu visite à la Maison d’arrêt de Bamako, a rapporté qu’il gardait le moral malgré les circonstances. Toutefois, il a exprimé ses craintes quant à la durée de son incarcération, faisant allusion à d’autres figures de l’opposition, telles que Ras Bath et Etienne Fakaba Sissoko, qui ont également été ciblées par le régime.
Le procès de Seydina Touré est prévu pour le 7 mars 2024, et l’attente est grande quant à l’évolution de cette affaire. Les organisations de droits de l’homme et les partisans de la démocratie surveillent de près la situation, craignant que l’arrestation de Touré ne soit qu’un exemple parmi d’autres de la répression croissante des voix dissidentes au Mali.
Laisser un commentaire