L’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Alarme Phone Sahara (APS) a révélé dans son bilan annuel une situation alarmante concernant les expulsions de migrants subsahariens par l’Algérie. En 2024, plus de 31 000 personnes, soit 31 404 exactement, ont été expulsées vers le Niger, un chiffre qui surpasse ceux documentés les années précédentes. En 2023, APS n’avait enregistré qu’un peu plus de 26 000 expulsions.
L’ONG a dénoncé les conditions inhumaines dans lesquelles se déroulent ces expulsions. Selon son rapport, de nombreux migrants sont abandonnés dans le désert, à la frontière entre l’Algérie et le Niger. Ces derniers sont contraints de marcher plusieurs kilomètres pour atteindre Assamaka, une localité nigérienne. Malheureusement, beaucoup d’entre eux arrivent malades, blessés ou épuisés après ce périple difficile.
Une fois arrivés au Niger, les migrants font face à une situation tout aussi précariante. Ils se retrouvent souvent bloqués dans diverses localités de la région d’Agadez, où les conditions de vie sont extrêmement difficiles. Les camps gérés par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) sont souvent saturés, et les démarches administratives pour retourner dans leurs pays d’origine peuvent être très longues, laissant ceux qui espéraient une meilleure vie dans une situation d’incertitude prolongée.
Les explications fournies par APS soulignent également un phénomène inquiétant d’arrestations massives perpétrées par les forces de sécurité algériennes. Ces opérations ciblent souvent les lieux de vie et de travail des migrants, y compris les chantiers de construction. L’ONG met également en lumière ce qu’elle appelle des « expulsions en chaîne » : de Tunisie vers l’Algérie, puis d’Algérie vers le Niger, ce qui aggrave davantage la situation déjà précaire de ces populations vulnérables.
En réaction à cette crise humanitaire, le gouvernement nigérien a exprimé son indignation. En avril 2024, les autorités de Niamey ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour faire part de leur mécontentement concernant ces opérations de refoulement qui mettent en péril la vie des migrants subsahariens.
Laisser un commentaire