9,2 % de la population mondiale souffre de faim chronique, bien plus qu’avant la pandémie de Covid-19. Si des progrès ont été enregistrés en Asie et en Amérique latine, la situation se dégrade fortement au Moyen-Orient, dans les Caraïbes et en Afrique. Conflits et instabilité politique, crise climatique, séquelles du colonialisme, guerre en Ukraine génèrent une spirale de la faim sur le continent, pourtant tourné vers la production agricole et l’exportation. Selon un rapport des Nations unies publié en 2023, l’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Une personne sur cinq y souffre de la faim, soit le double de la moyenne mondiale. Dans la Corne de l’Afrique et au Sahel, des millions d’enfants souffrent de malnutrition et d’émaciation sévères. Pourtant, de 65 % à 70 % de la population vit de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche. L’insécurité alimentaire explose dans 20 points chauds de la faim où les conflits, les chocs économiques, les risques naturels et l’accès humanitaire limité mettent des millions de vies en danger, selon un nouveau rapport de l’ONU.. 250 millions de personnes en Afrique souffrent de la faim ou de la malnutrition, dont plus de 22 millions en RD Congo et au Soudan du Sud. Au Nigeria, 4,3 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a augmenté de 60 millions depuis 2015 pour atteindre un total de 690 millions de personnes, d’après les chiffres des Nations unies.
Les conflits armés, les crises économiques et sanitaires ainsi que les catastrophes naturelles et les conséquences de la pandémie de Covid-19 exacerbent considérablement la situation dans de nombreux pays africains. Les enfants sont particulièrement touchés par la faim. Les populations de nombreux pays africains ont besoin de manière urgente d’une aide humanitaire globale. Selon le rapport sur les points chauds de la faim, publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Programme alimentaire mondial, les habitants du Soudan du Sud, du Yémen, et des régions Nord de l’Ethiopie et du Nigeria, sont particulièrement exposés.
Le manque de possibilités de générer des revenus signifie que de nombreuses personnes ne peuvent pas se permettre d’acheter de la nourriture, qui plus est n’est pas toujours accessible. Il n’existe pas de système de sécurité sociale pour soutenir la population vivant dans la pauvreté. Les catastrophes naturelles causées par le changement climatique, telles que les sécheresses, les inondations, la désertification, l’érosion des sols ou les invasions de criquets, font également partie des causes de la faim en Afrique. Les populations des régions rurales, dont les moyens de subsistance reposent sur la culture des champs et dont l’accès est rendu plus difficile, voire impossible, par ces catastrophes, sont particulièrement touchées.Au Nigeria, l’insécurité et les taux d’inflation élevés aggravent l’insécurité alimentaire aiguë. Les contraintes d’accès dans les zones touchées par la violence continuent de poser un grave défi à l’acheminement de l’aide humanitaire. Dans l’État de Borno, touché par le conflit, environ 13 500 personnes risquent de mourir de faim si les interventions humanitaires et de renforcement des moyens de subsistance ne sont pas maintenus.
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