En Côte d’Ivoire, l’adoption d’un nouveau texte encadrant l’avortement suscite des débats houleux. Alors que le précédent texte ne permettait l’interruption de grossesse qu’en cas de viol et de menace grave pour la mère, le nouveau projet de loi ajoute la possibilité d’avorter en cas d’inceste.
Cependant, la condition de l’ouverture d’une information judiciaire pour viol ainsi que la demande écrite de la victime avant l’interruption de grossesse soulèvent des critiques. La militante féministe Sylvia Apata exprime son désaccord face à ces conditions restrictives.
Selon elle, il serait préférable d’autoriser purement et simplement l’avortement pour toutes les femmes, sans imposer ces conditions qui entravent l’exercice effectif de ce droit. Elle souligne également que les pesanteurs socioculturelles auxquelles sont confrontées les victimes de violences sexuelles pourraient constituer un frein supplémentaire si l’accès à l’avortement est conditionné à une information judiciaire.
Pour Sylvia Apata, il est essentiel de reconnaître que les violences faites aux femmes, notamment les violences sexuelles, sont souvent entourées de tabous et de pressions familiales. Elle propose donc que le constat du médecin établissant le viol soit suffisant pour permettre à la victime de demander une interruption de grossesse si elle le souhaite.
Selon elle, le droit à l’avortement fait partie des droits fondamentaux des femmes et ne devrait pas être décidé par un tiers.
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