La chaîne de télévision privée malienne Joliba TV a été suspendue par la Haute autorité de la communication (HAC) suite à une plainte déposée par les autorités burkinabè. Cette décision, qui entrera en vigueur le 26 novembre, soulève des inquiétudes quant à la liberté de la presse et aux relations entre les deux pays.
La suspension fait suite à des propos jugés « gravissimes » par le Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso, tenus par Issa Kaou N’Djim, une figure politique malienne, lors d’un débat télévisé. Ces déclarations visaient directement la junte militaire au pouvoir à Ouagadougou.
En réponse à cette situation, Issa Kaou N’Djim a été placé sous mandat de dépôt le 13 novembre pour « offense commise publiquement envers un chef d’État étranger » et devra comparaître devant un tribunal le 23 décembre.
Noël Yao, président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine, a exprimé son inquiétude face à cette situation. Il a déclaré que cette affaire soulève des questions cruciales concernant le droit à l’information et les droits fondamentaux des citoyens dans un contexte où la liberté d’expression est déjà mise à mal dans plusieurs pays africains.
Le Mali et le Burkina Faso, tous deux gouvernés par des régimes militaires depuis des coups d’État survenus entre 2020 et 2022, ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Niger. Cette alliance vise à renforcer la coopération régionale face aux défis sécuritaires croissants, mais elle semble également exacerber les tensions internes et entre les pays membres.
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