La région de l’Artibonite, au nord de Port-au-Prince, est à nouveau endeuillée par la violence des gangs armés, alors que les forces de l’ordre peinent à rétablir la sécurité. Dans la nuit du 9 au 10 décembre, un massacre a fait au moins dix victimes, dont des adolescents, dans la localité de Petite-Rivière de l’Artibonite, ravagée par l’attaque du gang notoire « Gran Grif » (grande griffe en français).
Les témoignages des habitants décrivent une scène de terreur alors que des malfaiteurs lourdement armés ont fait irruption dans le village, ciblant sans distinction femmes, enfants et hommes. Le bilan provisoire fait état de dix morts, laissant la communauté traumatisée et en état de choc. Face à cette violence inouïe, de nombreux résidents ont été contraints de fuir leurs foyers, amplifiant la crise humanitaire qui règne dans la région.
La tragédie de Petite-Rivière survient alors que la police nationale, épaulée par des policiers kényans, a fait son retour dans la région le 7 décembre après une longue période d’absence. Malgré cette opération de sécurité, la présence policière semble être insuffisante pour contrer les gangs, qui plient l’ensemble de la région sous leur contrôle.
Ce drame met en lumière l’approfondissement de la crise sécuritaire qui touche Haïti, un pays déjà en proie à de profondes crises politique et sociale. Les campagnes, autrefois considérées comme des havres de paix, deviennent désormais des cibles de choix pour la criminalité organisée, élargissant le spectre de la violence au-delà des seules villes.
L’ONU a récemment rapporté que la violence des gangs a coûté la vie à au moins 184 personnes lors d’un autre massacre orchestré par un chef de gang. Cette spirale de violence soulève de graves inquiétudes quant à la capacité de l’État haïtien à protéger ses citoyens face à une situation qui semble hors de contrôle.
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