La justice guinéenne a franchi un nouveau cap dans sa lutte contre la corruption en plaçant sous mandat de dépôt, le 19 décembre, le directeur général de la douane, Mohamed Diané, ainsi que dix autres responsables douaniers. Ces derniers sont accusés de détournement de fonds, une situation alarmante qui met en lumière les défis persistants de la corruption dans le pays.
Arrêtés début décembre, ces douaniers ont été transférés à la prison de Conakry, où ils attendent leur procès. Si les accusations sont prouvées, cela pourrait représenter un tournant dans la lutte contre la corruption en Guinée, un pays qui occupe la 141ᵉ place sur l’index de perception de la corruption de Transparency International. Cette situation met en relief les efforts de la junte au pouvoir, qui, malgré ses promesses de ne pas mener de « chasse aux sorcières », intensifie ses actions contre la malversation.
Mohamed Diané, reconnu coupable de corruption, a été condamné à une peine de cinq ans de prison et à une amende exorbitante de 505 milliards de francs guinéens (soit environ 55 millions d’euros). Cette condamnation s’inscrit dans le cadre d’une vaste offensive judiciaire lancée par la junte militaire dirigée par le président de la Transition, Mamadi Doumbouya. En novembre 2022, des poursuites avaient déjà été engagées contre l’ancien président Alpha Condé et plus de 180 anciens hauts responsables, attestant de la volonté de la junte de nettoyer les écuries de Augias.
Les réactions des citoyens sont partagées. D’un côté, certains saluent ces mesures comme un signe positif de changement, tandis que d’autres expriment des craintes quant à l’impact sur la stabilité politique du pays. La lutte contre la corruption est un enjeu crucial pour l’avenir de la Guinée, et les prochaines étapes du processus judiciaire seront cruciales pour restaurer la confiance du public dans les institutions.
La situation reste à surveiller de près, alors que la Guinée navigue à travers cette période tumultueuse, espérant un avenir plus transparent et juste pour ses citoyens.
Laisser un commentaire