Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté le 20 décembre 2024 une résolution visant à renouveler le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), tout en évitant de nommer explicitement le Rwanda, à la grande déception de Kinshasa.
Dans un contexte où la République démocratique du Congo (RDC) vit une crise sécuritaire majeure dans sa région orientale, marquée par la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), les autorités congolaises espéraient une condamnation claire du soutien présumé apporté par Kigali à ce groupe armé. Cependant, le texte de la résolution, bien que mentionnant « les forces extérieures d’un État voisin » ayant apporté un « soutien opérationnel » au M23, reste prudent, ce qui a laissé Kinshasa avec un sentiment de frustration et de demi-échec.
Les États-Unis ont également exprimé leur mécontentement face à l’évitement d’une mention directe du Rwanda. En effet, la représentante américaine a déclaré que le recours à « des euphémismes » ne faisait qu’affaiblir non seulement le mandat de la Monusco, mais aussi les efforts humanitaires cruciaux dans cette région dévastée par les conflits.
Malgré cette déception, plusieurs points marquent un léger progrès pour les diplomates congolais. La résolution exige en effet que le M23 respecte le cessez-le-feu signé entre Kinshasa et Kigali dans le cadre des négociations tenues à Luanda, bien que le groupe rebelle ait affirmé ne pas être concerné par cet accord.
Le texte adopté par le Conseil de sécurité reconnaît par ailleurs, de manière implicite, la présence de forces rwandaises en territoire congolais. En effet, il aborde « la présence non autorisée de forces extérieures dans l’est de la RDC », laquelle est qualifiée d’incompatible avec la souveraineté nationale. Le Conseil appelle donc à un retrait immédiat de ces forces.
Par ailleurs, la résolution soulève également des préoccupations concernant le déploiement d’armements sophistiqués, y compris des missiles sol-air, par l’État voisin, ainsi que des opérations de brouillage GPS dans les zones contrôlées par le M23. Ces faits, soulignés dans un rapport du Groupe d’experts des Nations Unies, mettent en péril les opérations de la Monusco et menacent la sécurité des civils, tout en alourdissant les difficultés humanitaires déjà présentes.
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