Le Nigeria est confronté à une crise alimentaire de plus en plus alarmante, alors que le prix du riz, un aliment de base pour des millions de Nigérians, a atteint des sommets historiques, augmentant de 8 % en décembre.
Les coûts d’un sac de 50 kilos de riz oscillent désormais entre 75 000 nairas (environ 48 dollars) et 99 000 nairas dans des villes comme Abuja, dépassant largement le salaire mensuel minimum de 70 000 nairas. Cette hausse exorbitante s’inscrit dans un contexte d’inflation alimentaire atteignant près de 40 % sur une année, le taux le plus élevé depuis 28 ans.
La situation est désastreuse pour la majorité de la population, avec des rapports indiquant que les deux tiers des foyers nigérians souffrent de la faim. La semaine dernière, la tragédie a frappé lors de distributions de nourriture, avec au moins 48 personnes périssant dans des bousculades. Ce constat accablant met en lumière l’incapacité du gouvernement de Bola Tinubu à maîtriser l’inflation qui frappe de plein fouet les Nigérians.
Depuis l’arrivée de Bola Tinubu à la présidence, des décisions économiques clés ont été prises, notamment la flottation de la monnaie nationale par rapport au dollar et la suppression des subventions sur le carburant. Des mesures censées stimuler l’économie, mais qui ont au contraire facilité une envolée des prix. Ni le relèvement des taux d’intérêt à 27,5 %, ni la déclaration d’un état d’urgence alimentaire, ni la suppression des taxes sur les importations n’ont suffi à inverser cette tendance inquiétante.
Face à cette crise, le président nigérian a affirmé récemment qu’il n’était pas question d’imposer un contrôle des prix, privilégiant plutôt des incitations visant à accroître la production agricole nationale. Le gouvernement a commandé 2 000 tracteurs pour soutenir les agriculteurs, une initiative certes bienvenue, mais qui arrive trop tard pour une population déjà accablée par des prix inaccessibles.
Les critiques à l’encontre de la gestion de la crise par le gouvernement de Tinubu se multiplient. Les opposants soulignent que l’absence de contrôle des prix est irresponsable dans un pays où un nombre croissant de familles ne parviennent pas à se nourrir convenablement. Les revendications de la société civile pour des mesures d’urgence et un soutien accru aux populations vulnérables se font plus pressantes.
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