La relation militaire entre le Sénégal et la France est à un tournant. Après des mois de tension et de frustration exprimées par le gouvernement sénégalais, la fin de la présence militaire française dans le pays se profile avec des étapes définitives annoncées pour 2025. Cela fait suite aux déclarations controversées du président français Emmanuel Macron, qui affirmait que le retrait des troupes était le fruit de négociations. Une affirmation que Dakar conteste vigoureusement.
Le Sénégal dispose actuellement de quatre emprises militaires françaises et d’environ 200 soldats basés à Dakar. En décembre dernier, le gouvernement sénégalais a officiellement annoncé la fermeture de ces bases pour l’année 2025, marquant ainsi un tournant dans une collaboration militaire qui existe depuis des décennies.
Parmi les quatre sites militaires, deux bases, situées près du port de Dakar, sont déjà inoccupées depuis plusieurs mois et prêtes à être remises aux autorités sénégalaises. Cependant, selon des sources militaires françaises, Dakar aurait demandé un délai supplémentaire avant d’en récupérer les clés.
Les deux autres bases, celles de Rufisque et d’Ouakam, continuent d’accueillir des militaires français. La base de Rufisque abrite des logements ainsi que des antennes de communication, tandis que celle d’Ouakam, qui est située en pleine ville, est le site principal de formation pour l’armée sénégalaise et d’autres officiers régionaux.
Des discussions ont été évoquées au sujet de la base de Ouakam, où il a été proposé de transformer une partie des habitations pour en faire une base franco-sénégalaise, maintenant ainsi une présence militaire française, même à un niveau réduit. Toutefois, cette proposition reste dans l’incertitude, car aucune discussion politique sérieuse n’a encore eu lieu avec les nouvelles autorités sénégalaises.
La situation actuelle met en lumière un climat de méfiance croissante entre le Sénégal et la France. Cette dynamique est exacerbée par la désapprobation des récents propos de Macron, qui a souligné le caractère négocié du retrait, sans en avoir informé préalablement le Sénégal. De nombreuses voix au sein de la classe politique sénégalaise dénoncent ce qu’elles perçoivent comme un manque de respect envers la souveraineté nationale.
À l’heure actuelle, aucun calendrier précis n’a encore été établi concernant la transition finale. Les autorités sénégalaises s’impliquent de manière proactive pour définir les étapes qui mèneront à une fin organisée de la présence militaire française, tout en préservant les relations bilatérales.
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