Ce mercredi, Daniel Chapo a été officiellement investi en tant que cinquième président de la République du Mozambique dans une cérémonie marquée par un climat de tension inédite. L’élection de Chapo, membre du Frelimo, le parti au pouvoir depuis près de 50 ans, demeure fortement contestée, exacerbée par des appels à la grève nationale de la part de l’opposant Venancio Mondlane.
La cérémonie d’investiture s’est déroulée sur la place de l’Indépendance à Maputo, en présence de près de 2 500 invités, mais dans une atmosphère fortement sécurisée. Le centre-ville a été bouclé et les rues étaient presque désertes, témoignant du climat de peur qui règne dans le pays.
Daniel Chapo a ouvert son discours par une minute de silence en hommage aux victimes du cyclone Chido et à celles tombées durant la période de contestation électorale qui a suivi les résultats des élections d’octobre dernier. Des violences post-électorales et des manifestations ont déjà coûté la vie à plus de 300 personnes, selon des sources locales.
Dans son discours, Chapo a souligné l’importance de l’unité nationale et de la paix. « Ce geste nous rappelle le poids de notre responsabilité », a-t-il déclaré, incitant le pays à surmonter les défis et à transformer la douleur en prospérité. Le président sortant, Filipe Nyusi, incapable de se représenter, a également appelé à la réconciliation nationale, mettant en avant le besoin urgent de paix après une période tumultueuse.
Illuminant l’état d’urgence dans lequel s’est tenu cet événement, la cérémonie a été régulièrement perturbée par des rumeurs de violence. Des rondes d’hélicoptères ont survolé la ville tandis que des tirs de gaz lacrymogène retentissaient au loin. Dans certains quartiers, des manifestations pacifiques ont eu lieu, les habitants frappant sur des casseroles de chez eux en signe de protestation.
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