Dans un message audio retentissant, Yahya Jammeh, l’ancien président de la Gambie, a annoncé son désir de revenir au pays après six années d’exil en Guinée équatoriale. Jammeh, qui a dirigé la Gambie d’une main de fer pendant 23 ans avant d’être chassé du pouvoir en 2017 suite à une défaite électorale face à Adama Barrow, compte reprendre le contrôle de son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC).
Dans cet enregistrement d’une trentaine de minutes, diffusé jeudi 23 janvier, Jammeh a exprimé sa volonté de « remettre de l’ordre » au sein de son parti et a affirmé : « J’ai décidé, aujourd’hui, de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne. » Tout en s’adressant à ses partisans, il a également profité de cette tribune pour adresser un message aux autorités gambiennes et à la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Celle-ci a récemment décidé d’établir un tribunal spécial pour juger les crimes commis durant son règne, une décision qui pourrait mettre en lumière les atrocités de son mandat.
L’ancien dictateur n’est pas étranger aux déclarations de retour, ayant déjà évoqué par le passé son retour potentiel en Gambie, où il continue d’avoir une certaine influence, malgré le climat politique actuel. Les défenseurs des droits de l’homme, ainsi que les victimes de son régime, redoutent néanmoins que son retour n’entraîne de nouvelles tensions. Ils espèrent que la formation du tribunal spécial par la Cédéao incitera les États membres à exercer des pressions pour garantir que Jammeh soit traduit en justice.
Actuellement, aucune procédure d’extradition n’existe entre la Gambie et la Guinée équatoriale, mais la situation pourrait évoluer. En 2022, le gouvernement gambien avait donné son accord à la poursuite de 70 personnes, y compris Yahya Jammeh, suite aux recommandations d’une commission qui avait étudié les abus pendant son mandat.
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