Des dizaines de milliers de Marocains se sont rendus dimanche à Rabat pour une marche nationale de protestation massive en solidarité avec Gaza et contre la normalisation avec Israël. Des militants ont également manifesté à Tanger. La manifestation de Rabat, organisée par le Front marocain en soutien à la Palestine et contre la normalisation, a reçu le soutien de citoyens et de personnalités politiques de premier plan. Cette marche fait suite à une série d’actions précédentes à travers le pays, notamment une veillée très médiatisée à Tanger samedi soir, qui a également salué le courage de l’ingénieure marocaine de Microsoft Ibtihel Abou Saad. Les participants à Rabat ont agité des drapeaux palestiniens et marocains, porté des keffiehs et scandé des slogans puissants tels que « Le peuple veut la fin de la normalisation » et « La Palestine est un héritage, la normalisation est une trahison ». La foule était composée de personnes de tous âges et de tous horizons, qui ont ensemble transmis un message clair : arrêtez la violence israélienne, coupez les liens diplomatiques et soutenez le peuple palestinien sans condition. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 50 700 personnes ont été tuées et plus de 115 000 blessées par les frappes israéliennes depuis octobre 2023. Parmi les morts figurent également des médecins et des secouristes. Les manifestants ont parlé de génocide et exprimé leur colère face au silence de la communauté internationale. Plusieurs dirigeants politiques ont rejoint la marche. Jamal El Assri (Parti socialiste unifié) a qualifié cela de « bataille entre la vie et la machine de mort israélienne ». Fathallah Arsalane (Al-Adl Wal Ihsane) a parlé de « la voix de la nation vivante » et a déclaré que le sang qui coule à Gaza est aussi du sang marocain. D’autres intervenants ont souligné que la Palestine n’est pas une question étrangère, mais une affaire nationale. Il y a également eu de l’action à Tanger samedi soir. A l’endroit symbolique du mur du Souq Dakhel, des dizaines de personnes ont organisé un sit-in, organisé par l’Initiative marocaine de soutien et de solidarité. La protestation d’ Ibithal Aboussad a été au cœur de cette affaire. Elle a récemment confronté un dirigeant de Microsoft devant la caméra au sujet du rôle de l’entreprise dans la fourniture de technologie d’IA à l’armée israélienne. Son action lors des célébrations du 50e anniversaire de Microsoft a suscité des éloges et une admiration internationale. À Tanger, elle a été saluée comme une « voix marocaine libre contre la complicité dans les crimes de guerre ». Les militants de Tanger ont exprimé leur horreur face à la violence israélienne à Gaza et à l’échec de l’intervention internationale. Ils ont exigé la fin immédiate des attaques, la levée du siège et la rupture complète des liens avec Israël. La solidarité avec la Palestine, ont-ils souligné, est profondément enracinée et ne peut être brisée par des pressions politiques ou économiques. Selon les chiffres de l’ACLED et de l’ONU, le Maroc est l’un des pays où les protestations contre la violence israélienne sont les plus nombreuses. Un sondage réalisé par le Centre arabe a montré que 75 % des Marocains considèrent l’attaque du Hamas du 7 octobre comme une résistance légitime, et 68 % considèrent le Hamas comme complètement différent de l’état islamique. Le message de Rabat et de Tanger était le même : la Palestine n’est pas seule. Et tant que la violence continuera, les Marocains continueront à faire entendre leur voix – dans les rues, au travail et partout dans le monde.
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