Face à l’insécurité croissante dans le nord du Bénin, l’armée tend la main à la communauté peule pour instaurer une collaboration stratégique. Une rencontre entre le haut commandement militaire et des représentants peuls s’est tenue le jeudi 17 avril 2025 au camp Kaba de Natitingou, siège du 6ᵉ Bataillon interarmes. L’objectif était clair : associer les populations locales à la lutte contre le terrorisme. Le colonel Faïzoun Gomina a souligné que « la coproduction de la sécurité paraît nécessaire dans ce contexte de la montée des actes du terrorisme ». Le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général, a insisté sur l’importance d’une approche collaborative avec les communautés directement exposées à l’action des groupes armés. Selon le Général, cette rencontre doit être perçue comme un véritable contrat social entre les forces de défense et la communauté peule. L’armée attend une coopération franche, notamment à travers la remontée d’informations sur les comportements suspects. Le chef d’état-major n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude. « Malgré les sensibilisations, beaucoup de jeunes de la communauté se retrouvent dans les groupes qui attaquent le pays », a-t-il regretté. Il a appelé à « plus de collaboration, de confiance et de sincérité » pour préserver la paix nationale. En retour, les représentants peuls ont formulé plusieurs recommandations : renforcer la coopération entre l’armée et les campements situés en zones frontalières, favoriser l’intégration des jeunes peuls dans les forces armées, et résoudre les tensions liées au manque d’aires de pâturage. Cette démarche marque un tournant dans la stratégie sécuritaire du Bénin. En misant sur une alliance avec les communautés, l’armée espère construire une riposte plus efficace face à la menace terroriste.
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